top of page

DOULEUR CHRONIQUE INVISIBLE : UN COMBAT QUOTIDIENT ENTRE INCOMPREHESION, ISOLEMENT ET RECHERCHE DE CONNAISSANCE

  • julietteberlemont
  • 1 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

ree


La douleur chronique est une réalité silencieuse que vivent de nombreuses personnes. Souffrir en permanence et en silence ? Un "don" que personne ne demande, mais que certains portent malgré eux .

Parfois invisible, souvent complexe, elle dépasse le simple ressenti physique. Ces douleurs, persistantes et diffuses, s’accompagnent d’un second combat : le manque de reconnaissance, que ce soit de la part des professionnels de santé, de l'entourage, ou dans la vie sociale et professionnelle. Dans cet article, je vous propose de mieux comprendre ce que vivent les personnes atteintes de douleurs chroniques, entre errance médicale, isolement et adaptation permanente.



Qu’est-ce que la douleur chronique ?


La douleur chronique se définit comme une douleur :

  • qui persiste ou récidive pendant plus de 3 mois,

  • ou qui dure plus d’un mois après la guérison d’une lésion aiguë,

  • ou encore qui est liée à une affection qui ne guérit pas.


Elle peut avoir diverses origines :

  • Troubles chroniques : arthrite, cancer, diabète…

  • Traumatismes anciens : hernie discale, ligament déchiré…

  • Douleurs dites “primaires” : fibromyalgie, céphalées chroniques, douleurs neuropathiques…

Au-delà de l’étiologie, ce qui rend la douleur chronique si difficile à vivre, c’est sa subjectivité et son absence de visibilité extérieure.



Le regard des professionnels de santé : une reconnaissance difficile


Le parcours pour obtenir une écoute et une prise en charge adaptée peut être long et éprouvant. De nombreux patients témoignent de consultations à répétition, d’examens médicaux "normaux", et d’un sentiment de ne pas être crus.

“Est-ce que ma douleur est réelle ?”

“Est-ce que je me plains pour rien ?”

Ces questions, souvent intériorisées, finissent par fragiliser les patients.

Le doute s’installe des deux côtés : le professionnel de santé, parfois désarmé, remet en question la plainte du patient, et celui-ci en vient à douter de lui-même.


Heureusement, certains professionnels savent écouter, creuser, et poser enfin un diagnostic, ou amorcer une prise en charge globale. Cependant, même lorsque le diagnostic est posé, cela ne signifie pas que la souffrance disparaît immédiatement. Il faut souvent beaucoup de temps, d’essais thérapeutiques, d’ajustements médicamenteux ou non médicamenteux pour trouver le ou les traitements réellement efficaces. Cela peut durer des mois voir des années.

Et parfois, il faut aussi accepter (ce qui peut être dur) que le “traitement miracle” n’existe pas. La douleur ne disparaît pas complètement, mais peut être mieux comprise, mieux accompagnée, avec des outils permettant de retrouver une certaine qualité de vie.



Le regard de l’entourage : solitude dans la proximité


Même bien entourées, les personnes souffrant de douleurs chroniques peuvent se sentir profondément seules. Parce que la douleur ne se voit pas, il est difficile pour l’entourage de comprendre son intensité ou sa persistance. Des maladresses peuvent survenir, des remarques involontaires blessantes aussi :

“Mais tu as l’air en forme aujourd’hui !”

“Tu devrais essayer de bouger un peu plus…”


La vie sociale en est fortement affectée :

  • sorties réduites ou annulées,

  • moments de partage écourtés,

  • besoin constant d’anticiper la douleur :

    “Est-ce que cette soirée va empirer mes douleurs ?”

    “Puis-je conduire ? Vais-je tenir jusqu’au bout ?”

    Tout devient un calcul d’énergie à faire au quotidien.



Une vie professionnelle mise à rude épreuve


La douleur chronique a également un impact majeur sur la vie professionnelle :

  • Absentéisme et présentéisme sont fréquents,

  • La productivité peut baisser en raison de la fatigue, des douleurs, du stress,

  • Le regard des collègues ou employeurs peut être suspicieux ou mal informé,

  • L’accès à l’emploi est parfois compliqué, voire découragé.

Des études récentes ont montré que l’impact de la douleur chronique sur le travail est plus important que celui d’autres maladies chroniques, car elle touche à la capacité à se concentrer, à s’adapter, à rester dynamique malgré l’épuisement.



Témoignage


« Vivre avec une douleur chronique, c'est un non-choix de vie, c'est subir, puis vaguement accepter, non pas la douleur, mais d'avoir mal. Jeune, je voyais ma vie construite sur des objectifs, des projets tournés vers la créativité. Hélas, voici des décennies que je me dis que mon corps n'est pas mon meilleur ami. Au 3ème âge, j'ai un simple rêve : connaître à nouveau, une heure, une demi-journée SANS DOULEURS, sans visage crispé, enfin apaisé ! Il est clair pour moi que faire progresser la lutte contre la douleur apportera tout simplement aux patients un espoir d'avenir »



Que faut-il en penser ?


“Pour comprendre, il faudrait être à la place de l’autre.” Cette phrase prend ici tout son sens.

La douleur chronique, comme d’autres pathologies invisibles, reste mal comprise du grand public, et insuffisamment prise au sérieux. Pourtant, elle transforme profondément le quotidien, que ce soit sur le plan physique, mental, social ou professionnel.

Le chemin vers un mieux-être passe souvent par la persévérance, la rencontre avec les bons professionnels, et un entourage capable d’écoute, même s’il ne comprend pas tout. L’accompagnement, l’empathie et la reconnaissance sont essentiels pour alléger un fardeau déjà bien lourd.




BIBLIOGRAPHIE


 
 
 

Commentaires


P (6).png
bottom of page